[Ségur de la Santé] – Bilan et conséquences dans cette gestion de crise

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 [Ségur de la Santé] – Bilan et conséquences dans cette gestion de crise

Une deuxième vague implique un deuxième coup de fouet pour tous les professionnels de santé. La mise en place du Ségur de la Santé évoque une promesse d’espoir. Les combattants de première ligne doivent être remotivés pour pouvoir faire face. Mais aussi, les fournisseurs doivent accélérer la cadence dans la production d’équipement et de fourniture de santé comme le masque noir chirurgical.

Le premier confinement total en France au mois de mars a défini le rythme à prendre en période de crise sanitaire. Aujourd’hui en reconfinement, même si beaucoup d’entreprises sont à l’arrêt, les usines de production tournent à plein régime pour assurer la protection des professionnels et particuliers sur le front. Cependant, le nombre de personnes contaminées augmente aussi massivement. Elles ont besoin d’une prise en charge par le personnel et du matériel de qualité pour assurer leur protection. Néanmoins, le manque d’effectif et d’équipement conduit à un personnel de santé surchargé dès le début de la crise sanitaire. A cela s’ajoute un stock qui a du mal à suivre face au nombre de décès exponentiel. Ce reconfinement bien que nécessaire marque le prolongement de cette lutte et de nos efforts dans cette guerre face à la Covid-19.

Les soignants sont en stress constant se sentant délaissés alors qu’ils sont une priorité dans la gestion de cette crise. Leur rôle considéré minimisé engendre fatigue, lassitude, anxiété, stress. Le manque d’effectif, les conditions de travail et le salaire dévalorisé ont conduit le gouvernement à ouvrir le 25 mai dernier le « Ségur de la Santé ». L’objectif : améliorer la situation critique du personnel soignant avec des partenaires sociaux.

En quoi consiste le Ségur de la Santé ?

Les concertations du Ségur de la Santé menées jusqu’à juillet ont conduit à une revalorisation de 8,2 milliards d’euros du corps médical.

En effet, 57 % des professionnels exerçant des soins affirment avoir subi une hausse de travail fulgurante face à la crise de la Covid-19. En revanche, le recrutement de personnel n’a pas augmenté pour satisfaire la demande laissant place à la création de nouvelles filières spéciales Covid pour former rapidement des équipes opérationnelles sur le terrain. Cependant, la rémunération proposée aujourd’hui ne valorise pas l’effort ni les conditions de travail. Face à la charge mentale et physique durant cette épidémie, 87 % des soignants estiment un manque de reconnaissance, voire une sous-estimation, de leur dévouement. Dès lors, l’objectif du Ségur de la Santé est de revaloriser à sa juste valeur les métiers de la santé en s’alignant avec la moyenne des autres pays européens. Actuellement, les infirmières françaises constatent une différence de 300 euros par mois.

Les professionnels libéraux ont quant à eux subi un autre schéma durant cette crise sanitaire. Pragmatique durant le coronavirus, les patients peuvent désormais renouveler leurs ordonnances en pharmacie ou consulter à distance leur médecin. Cependant, les patients, moins pris en charge, entraînent mécaniquement une baisse d’activité et une diminution du chiffre d’affaires pour plus de 60 % des médecins. Là encore, une dévalorisation se fait sentir.

Cet accord concerne qui ?

Le comité de Ségur rassemble l’Ordre National des Médecins, les syndicats, et associations professionnelles de spécialités. Ceci permet d’entendre les différentes positions de chaque représentant afin de réduire les inégalités de santé dans la prise de décisions. Ces décisions portent sur la revalorisation des soignants, la politique d’investissement, ainsi que l’organisation et le financement des soins. Le système de santé français a besoin de se moderniser pour le bien-être des agents médicaux comme des patients. La qualité des soins se doit d’être valorisée à sa juste valeur. La logistique notamment en passant par les lits d’hôpitaux doit suivre pour accueillir la prise en charge des patients dans de bonnes conditions. La santé s’épuise et manque cruellement de soutien.

Le bilan du Ségur de la Santé

Les accords ont été signés le 13 juillet 2020. Nous pouvons constater aujourd’hui les premières mesures grâce au Premier ministre et au ministre de la santé. Ces deux derniers ont déjà décidé d’accélérer leurs mises en place avant la fin de l’année 2020. Face au reconfinement et à la nouvelle vague, les équipes ont un réel besoin de reconnaissance de la charge mentale et physique des professionnels de santé. Le gouvernement souhaite également renforcer l’attractivité de ces professions qui manquent terriblement de main d’œuvre.

Dès le 1er décembre, les médecins de l’hôpital public percevront une indemnité d’engagement exclusif de service public de 1010 € brut par mois. Les professionnels dans les EHPAD publics ainsi que les professionnels dans la fonction publique hospitalière des établissements de santé percevront également une revalorisation de salaire de 183 € net par mois. Dès cet hiver, 50 millions d’euros seront dédiés à la réouverture de 4 000 lits dont les hôpitaux ont été privés ces dernières années.

mécontentement manifestation infirmiers

Les oubliés expriment leur mécontentement

Le comité de Ségur a été jugé non représentatif pour les infirmiers. En effet, le seul représentant pour leur engagement est la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Cela ne fait pas le poids face à l’Ordre National des Médecins pour défendre leur point de vue et leur rôle dans la gestion de cette crise.

Les infirmiers déclarent un déséquilibre face aux activités représentées. Certaines associations et collectivités jugent le Ségur de la Santé comme décevant face à l’espoir que cela suscitait. La revalorisation du salaire annoncée ne permet pas d’atteindre la moyenne salariale des autres pays européens. Malheureusement, les infirmiers se sentent toujours aussi peu valorisé et secondaires bien qu’essentiels face au coronavirus. Selon eux, le Ségur de la Santé n’a répondu que partiellement à leur demande. Ils manquent encore désespérément de lit pour faire face à cette épidémie. De surcroît, il n’y a aucune annonce quant à l’amélioration des conditions de travail.  

Le Ségur de la Santé a également oublié d’autres soignants dans le secteur médico-social. Ceux-ci ont d’ailleurs manifesté le 15 octobre et le 5 novembre dernier pour faire réagir le Premier ministre Jean Castex. La Fédération des hôpitaux de France demande la même augmentation générale dont bénéficie les fonctionnaires hospitaliers.

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